Ce tableau du peintre surréaliste belge Magritte est le premier en 1934 d'une série de deux oeuvres possédant le même nom. L'artiste a peint un second « Viol » en 1948. A la base cette oeuvre avait été dessinée pour la couverture de Qu'est-ce que le surréalisme ? d'André Breton. C'est le portrait pour le moins particulier d'une femme rousse aux cheveux assez courts sur fond de grande étendue déserte et de ciel bleu, le même ciel que l'on retrouve souvent dans les oeuvres de l'artiste. Cette femme n'a pas de visage ou en tout cas celui-ci est remplacé par un corps nu allant des épaules jusqu'au haut des cuisses, découvrait ainsi tous ses attributs féminins. Ici René Magritte pose sans conteste la question du corps et plus particulièrement du corps féminin qui l'a souvent inspiré. Ainsi nous pouvons nous interroger sur différents points. D'abord, l'auteur a-t-il fait ce portrait pour faire naître en nous le désir, pour nous faire rire ou au contraire susciter l'angoisse ? On peut aussi se demander quelle est l'image, la vision qu'il cherche à nous montrer du corps féminin lui-même lors de ce crime qui donne son titre à l'oeuvre. Le viol est-il une représentation de la femme objet de désir ou bien d'une femme monstrueuse, effrayante ? Enfin, il est intéressant d'analyser aussi toute la symbolique que l'on pourrait tirer à cette représentation. Le viol est une des oeuvres les plus passionnantes de Magritte.